samedi 22 novembre 2008

De retour à Valpo, Les choses avancent lentement sous le soleil

Nous avons quitté le nord et son ciel blanc tant que bas. Ginger et moi aimions bien ces terres, désertes et mélancoliques, havre d'un repos sans précédant sur cette planète sud-américaine latinosurvoltée, Ravanua, exil de sympathie et quète de compassion. Lecture et musique ; comida y cerveza. Vino chileno y marisco. Le temps d'un face à face introspectif et de promenades évasives. J'ai marché et grimpé quelque peu le long du littoral, entretenu un contact avec ces pierres noires et suaves aux algues dantesques, gluantes, les ai touché de mes mains des heures durant, arpentant des bribes éparses de mémoire au rythme des blocs et cailloux et du son ambiant. Un bloc, un souvenir. Un effort, une distance en moins dans cette sensation de mon identité qui s'éloigne et me fait des signes de loin depuis mon arrivée ici. Enfin ça c'était la quète que j'espérai, je ne suis pas en mesure de dire si ça a réellement fonctionné. Le ciel blanc et si bas, l'eau grise noirâtre berçant de son mouvement pendulaire de gigantesques cheveux noirs de mine collectionnés en paquetages sur les plages. Ils sèchent au soleil dégageant une odeur des plus sensuelle. Cet océan ne m'est décidemment pas très familié et cela n'est pas pour me réconforter. Ca donne une esthétique romanesque, tout ce que j'entreprends n'est plus que défis et mises en danger. cf prise de son promenade pacifique.

D'ailleurs il semble bien que l'autre soit dans le même cas. Il ne m'a presque pas adressé la parole depuis notre arrivée et a passé son temps a fixé la ligne impalpable du fond de cette masse d'eau suprématiste. Il y a passé beaucoup de temps. Vraiment beaucoup. Jusqu'au moment où il a décidé que c'en était assez. Je commence à bien le connaître et je savais que c'était en train de bouilloner à l'intérieur. Pour ce dire au passage, j'aime bien ces moments là chez lui et maintenant que je les sens se pointer c'est comme si je recevais une partie du plaisir qu'ils procurent. Une toute petite partie parce qu'attention hein! Si moi j'étais en mode héroïque et romanesque au cours de mes promenades, lui c'est carrément mégalophoenix béta son mode, la quintessence du je parabolique. Enfin quelque part je l'envie un peu parce que la sa putain de sortie à la rame dans l'inconnu immense et totalement gris du colosse qu'il s'est défié, il a du se prendre une bonne décharge, adrénaline,endorphine et romantinine. Ca a l'air de lui avoir fait plus que du bien en tou cas. En plus tout ça, ça ouvre l'appétit et quand les sphincters vont bien tout va bien.

Le retour vers le nous, la nécessité des défis.


Un rapide passage par la Fuente de Sode Estrella, notre hébergement particulier à Santiago, une petite sortie histoire de voir des meufs c'est exactement ce qu'il nous fallait après ce pélerinage. Et des meufs cette fois-ci il y en avait au taquet, et des bonnes enfin charmantes quoi. 

On a loosé...



Puis nous voila à Valpo en bonne condition mais ici ça n'avance pas assez vite pour nous, enfin le travail je veux dire. Mais bon ça laisse le temps à ce fabuleux roman d'avancer, c'est peut-être pas si mauvais finalement. Il fait chaud ici, dans la rue très chaud même, la sueur ne prend absolument pas son temps pour te recouvrir et imbiber tes vêtements. Techniques : marcher à l'ombre et ne pas garder les bras collés le long du corps, voire même tenter une légère ouverture de l'aisselle en direction face au vent. Enfin bon tout ça pour dire que c'est pas facile la vie sous le soleil, il faut pas croire que c'est la fête tous les jours parce qu'il fait beau. C'est vrai dans le fond, la calor e muy pesante, pour travailler dans un container en plein soleil c'est galère. (j'espère qu'il y en a certains qui serreront les dents en lisant ce passage et m'insulteront à voix basse, presque inconsciemment). On va profiter du soleil pour faire un tour, continuer cette série Pick-ups, un portrait de la south america, (a tribute to Zinedine), et, essayer de faire quelques images pour vous.



Soleil et batteries rechargées, après le pèlerinage un peu d'activité.

jeudi 20 novembre 2008

Gingerbreadwizard faced the Pacific ocean


Ca y est, il l'avait dit, il l'a fait, Ginger s'est jeté à l'eau pagaie en main pour affronter le pacifique. Le cap Horn fut une remarquable expérience pour lui. Désormais il entretiens une relation des plus mystiques avec cette quantité aberrante de baignoires d'eau salée et noirâtre, ce qui n'est pas pour déplaire à son acolyte qui en rie à coeur joie du soir au matin. Enfin regardez donc cette image et imaginez donc les creux de quatres mètres dans lesquels Ginger a déambulé, agile et dans son élément tel un gardon dans l'étang.

Un peu d'action, âmes sensibles s'abstenir...

PS : Ginger est le petit point en bas à gauche de l'image.

New Soundtake

Iglesia evangelista de Macul

mercredi 12 novembre 2008

Valparaiso, la Lisboa del south pacific ocean

Bon, les voila à Valparaiso ces deux crétins, le travail commence et voila que la ville se laisse apprivoiser. A moins que ces blaireaux ne s'y prennent mieux qu'avant. Difficile à croire, le retour au prépubère n'a pas donné grand chose. Enfin, quand même, Fabrice a appris quelques verbes au présent et Ginger connait déjà toutes les marques de bières locales et sait commander la plupart des choses qu'ils veut faire glisser le long de son oesophage (empanada, churasco, chacarero, completo et même chorillana). L'arrivée en bord de mer modifie cependant quelque peu la donne ; poisson plus fruits de mer, nouveaux plats : nouveaux noms. Mais bon de toute façon une langue ça s'apprend pas comme ça. Toujours est il que tous les deux commencent à moins se sentir en décalage et à trouver ainsi le repos plus facilement. Travailler leur procure un statut social, et ça, ça les dégage de tout un tas de question parasites qui venaient jusque là perturber leur jugement et troubler leur vision d'habitude si acérée.

Aujourd'hui Ginger n'en pouvait plus d'attendre. Il devait voir le pacifique. Et pas le port, le pacifique le vrai, celui des surfers, de la houle d'Antartique, des drapeaux rouges et du shorebreak bien gras. Vamos a Reñaca, le spot le plus proche de Valparaiso, une demie heure de bus et le voila sur la plage avec son collègue de chez SoonAsPossible. Un nouvel océan, des nouvelles règles, y'a pas à dire c'est pas la même chose. Il y a trempé les pieds et c'était loin d'être appétissant les quinze degrés annoncés. Maintenant qu'il s'entend mieux avec la cité il va falloir que ce grand surfer blond aux pectoraux grèco-romains travaille sur cette masse d'eau glacée. En effet, deux mois au Chili et pas de session (j'entend par la une vrai session, une qui fout bien la trouille quand t'es au mauvais endroit) ce serait un échec indéniable pour un sportif de son envergure. Et ce surtout en connaissance de son approche tant éthique que phylosophique de la question. Il semblerait donc que cette moitié de crétin ait envie de sécher les cours de langues dans le but se rapprocher de cette entitée des plus impressionantes. 
"C'est quand même la même eau que Pipeline, Mavericks et Puerto Escondido. C'est même la même que Waïmea shorebreak alors bon, c'est la pression hein."

De son coté l'autre naze se met à s'intéresser à la bouffe. Ah, le poisson nourriture d'intellectuel, les fruits de mer et  les fruits, les vitamines... Il faut dire qu'ici les fruits c'est quelque chose, ça lui rappelle le Portugal. Quel geek. Et il croit que tout ça va lui donner un air profond et intelligent alors qu'il se vautre dans l'autosuffisance et la magnification. Enfin il s'épanouit comme il peut, je ne lui en veut pas, c'est pas facile de faire des huits entre inconnu et incompréhensible. Travailler dans ces containers énormes au fin fond de la banlieue Valparaisienne, entouré de tous ces chilians hard workers qui bossent toute la journée sous la canicule pour des copecs (au passage, ici copec est une société de distribution de pétrole) ça lui fait de l'effet, et le bus en fin de journée pour rentrer est loin d'avoir l'air fiable. Ce qui bien évidemment ne l'empèche pas d'être bondé, et, encore moins de rouler à la chilienne. Retour au métal. Ces volumes de métal énormes l'impressionne et comme il avait déjà cru le remarquer, la ferraille ça forge le caractère. Ces workers ne sont bel et bien pas des lopettes et les poignées de mains de Fab et ses long doigts de pianistes ne sont pas à la hauteur. Cependant il prend du plaisir. De plus, depuis son arrivée sur la côte, Fabrice a cru entrapercevoir plus de jolies violoncelles qu'à Santiago et tout le monde lui a dit qu'à Valparaiso l'ambiance était plus cool et les femmes plus accessibles alors il se promène et laisse trainer ses yeux sur les galbes et girondines de son orient south pacifiste.

Mode trois, mis de côté...

 

mercredi 5 novembre 2008

De l'ébahissement des premiers jours à la difficulté des seconds

A_Linguistique, difficulté majeure
On s'en rend pas forcément compte au début mais ne rien comprendre à ce que les gens racontent autour de vous toute la journée, et bien ça fatigue à mort et parfois même ça devient chiant. Ginger comme Fabrice, quand ils sont fatigués, se découragent et perdent alors le fil de la conversation qu'ils n'avaient pourtant réussi à suivre que très approximativement jusque là. Enfin tout ça pour dire que ces jours-ci ils galèrent bien tous les deux ; et,parfois même se disent que c'est quand même bon sa langue maternelle. Ils commencent à s'imposer de petits cours de langues apprenant verbes de base au présent ainsi que verbes réguliers, retour au collège, ici, où même un enfant de 5 ans parle mieux qu'eux. Bien qu'apprendre des tables de conjugaison puisse réveiller chez certains une certaine mélancholie, cela n'en demeure pas moins difficile et éreintant.

B_Repérage, des repères géographiques aux repères socioculturels
 Ici la ville c'est gigantesque pas moyen de traverser tout en vélo. Ca va vite, il y a un max de bagnoles aux pilotes conduisant comme il se doit. Les rues sont toutes perpendiculaires ou presque. Et il y a des pickups partout. Un peu d'Espagne, un peu d'USA (voire beaucoup), mais ni Belgique ni France. Ce qui fait que j'ai beau chercher le centre ville et ses rues étroites et pavées, ben je le trouve pas. Ma dernière occupation fut d'aller aux marchés. On comprend mieux un pays quand on voit ses marchés, relations humaines et commerce, voila un mélange qui vous en verse une couche. Ainsi sont à votre disposition deux promenades sonores, une au marché aux puces, hallucinant et énorme, avec pleins de galleries de petites cours de ruelles ou s'amassent quantité de choses utiles ou inutiles, vendables ou non, vivibles ou pas. 68 fois Clignancourt et pas de website, non mais : http://www.marchesauxpuces.fr/
Puis le marché des fruits et légumes,haut en couleurs pour mon faible nez.

Enfin voila la difficulté s'installe petit à petit, ainsi la nécessité de la langue se fait de plus en plus sentir et le retour au collège s'amorce délicatement.

Prochain épisode : Mode3_Retour en prépuberté